
Vibrante, fière d’héberger l’une des plus anciennes universités d’Europe, Bologne fait le contre poids à des villes plus populaires comme Florence ou Rome. “La Dotta, La Grassa, La Rossa”. Surnommée la Savante en référence à la plus vieille université du monde occidental, la Rouge en raison de la couleur de ses bâtiments aux couleurs ocre, et rouge vermillon, ou encore la Grasse pour sa cuisine goûteuse et d’exception, la Cité Bolonaise possède un patrimoine riche et une splendeur culturelle impressionnante. C’est aussi une des villes médiévales les mieux conservées d’Europe. Autant de raisons de se rendre à Bologne.
Bologne est située en Emilie Romagne, une région d’Italie qui sonne comme une invitation à la gourmandise. C’est ici en Italie que l’on mange le mieux selon les italiens eux-mêmes, et je peux vous confirmer ô combien nous nous sommes régalées.
Que faire à Bologne?
Déambuler sous les arcades.
En visitant Bologne, la première impression qui vous sautera aux yeux ce sera probablement son abondance d’arcades. Bologne est réputée pour les arcades bordant ses rues, d’une longueur cumulée de 38kms. Elle est d’ailleurs la ville avec le plus d’arches au monde. Comme un joli ruban, les arcades enlacent presque tous les bâtiments du centre-ville. Agréable en été, pratique quand il pleut – Elles amènent un peu d’ombre là où la végétation manque (mais ne vous méprenez pas, les jolis édifices de la ville cachent souvent de jolis coins de nature).



Grimper jusqu’aux collines de San Luca
Rien de plus représentatif que cette immense arcade couverte (3,5 kms) aux 666 arches qui mène au Sanctuaire de la Madonna San Luca. L’arcade a été construite entre 1674-1793 pour protéger l’icône pendant la procession sur la colline. La balade qui dure une heure, dont une demie heure sous l’arcade, équivaut à une bonne séance de sport, offre, à l’arrivée, une jolie perspective sur la ville et la campagne environnante. Au sommet, s’élève la Basilique qui abrite une icône miraculeuse de la vierge.




On a même eu la chance de pouvoir assister à une course de vieilles voitures.

Flâner sur La Piazza Maggiore
La Piazza Maggiore est la place centrale de Bologne. C’est ici que bat le cœur de la cité, et ce depuis le XIIIe siècle. Elle accueille d’importants édifices médiévaux de Bologne comme le Palazzo del Podestà, la Torre dell’Arengo, le Palazzo Re Enzo, le Palazzo d’Accursio (dans lequel se trouve l’Hôtel de ville), le Palazzo dei Banchi, ou encore l’inachevée Basilique San Petronio
Et c’est encore plus joli de nuit.
Il est possible de monter tout en haut de la basilique pour avoir une jolie vue sur les jolis toits de la ville. C’est la seule partie payante de la Basilique.
La Terrazza de San Petronio est accessible par un escalier ou un ascenseur – situé à l’arrière de la Basilique. Pour un moindre effort moyennant 3€ , on peut monter dans un ascenseur de chantier. Il vous sera quand même demandé de signer une décharge avant de monter. Rien de dangereux, et une vue fantastique sur la ville à l’arrivée.








Il est également possible de monter (gratuitement) au 2ème étage du Palais d’Accursio, puis d’accéder à la tour du palais moyennant 5 euros. Nous ne sommes pas montées en haut de la tour, mais la vue depuis le 2ème étage en vaut déjà le coup d’oeil.


Prendre de la hauteur depuis la tour asinelli, symbole de la ville

Au temps du Moyen-Age, les grandes familles bolonaises rivalisaient parfois les unes avec les autres. On construisait alors des tours défensives pour afficher la puissance de sa famille. Les familles les plus riches et puissantes jouaient à celle qui aurait la plus haute. Si la grande majorité des 180 tours que la légende accorde à la ville ont disparu, il en reste encore 22 disséminées dans le centre historique.


Parmi les tours médiévales encore en état aujourd’hui, impossible de manquer les deux tours penchées qui s’élèvent en plein centre historique de Bologne. La tour Asinelli, la plus grande des deux, culmine à 97,2 mètres de haut, tandis que sa voisine, la tour Garisenda, mesure 47 mètres.
Seule la Tour Asinelli peut se visiter. Il est possible de grimper au sommet de la tour par un vieil escalier de bois de 498 marches. Et elle est vertigineuse ! C’est le cas de le dire. Pour tout vous avouer, je me suis arrêtée faire une pause à la moitié de l’ascension car prise de vertiges… J’ai continué mon ascension tant bien que mal pour avoir la fameuse vue.
On dit que les étudiants qui grimpent au sommet de la tour Asinelli ne seront jamais diplômés. Raison pour laquelle ils attendent généralement jusqu’à la fin de leurs études pour le faire ;).
Info pratiques:
L’entrée à la tour Asinelli coûte 5 €.
Les tickets sont valables pour une heure donnée et une durée de 45 minutes. Vous pouvez réserver un ticket ici.
Petite anecdote marrante. Nous avons été prises de cours par le changement d’heure du mois de novembre. Nous avions réservé notre visite pour 17h15 le lundi soir car nous avions vu nos premiers couchers de soleil bolonais a 18h les jours précédents. Pas de bol, on a perdu 1h dans la nuit précédant notre visite. Nous avons donc vu Bologne éclairée de nuit; pas mal non plus!




ADMIRER La Piazza Santo Stefano
La Piazza Santo Stefano est la place “aux 7 églises”, car 7 églises étaient autrefois présentes – il n’en reste plus que quatre. En 728, la première église construite sur la place est au centre de la ville religieuse de Bologne et cela durera jusqu’en 1388, lorsque les autorités décidèrent de construire une nouvelle église en l’honneur du patron : La basilique San Petronio sur la piazza Maggiore.



En entrant dans l’église de Santo Stefano alle Sette Chiese (ensemble d’églises, de cloîtres et de cours des Ve, VIIIe et XIIe siècles), on ne visite pas une, mais quatre églises d’un coup.
Ne manquez pas de visiter l’église Santo Sepolcro – l’une des plus belles et à coup sûr des plus mémorables. Le lieu est somptueux.








PERCER LES 7 secrets de bologne
Les 7 secrets de Bologne sont de petits détails disséminés parmi les rues et les monuments du centre-ville historique.
Le premier secret se trouve à Santo Stefano. Le long de la rue qui mène à la place, les visages de certains saints sont gravés sur les bâtiments, sauf un, qui représente à la place d’une gargouille, le visage d’un diable.
Le plus connu est certainement la fenêtre sur les canaux, située au numéro 18 de la Via Piella. Dans le mur, se trouve une petite ouverture, cachée par un volet (la “Finestrella”). En poussant ce volet, vous découvrirez ce que l’on appelle la Petite Venise, l’un des canaux qui passe dans et sous la ville. L’eau joue un rôle très important à Bologne, elle a été une source de richesses et de développement économique depuis le Moyen-Âge. Les canaux sont aujourd’hui presque tous souterrains. Il paraitrait qu’on pouvait autrefois rejoindre Paris en bateau depuis Bologne. Difficile à croire. Ceci dit, cela expliquerait pourquoi les tours sont penchées.




Pur trouver le troisième secret, il faut se rendre Strada Maggiore. On y découvre un bâtiment qui dispose de poutres en bois : le Corte Isolani. En regardant bien, on peut retrouver l’une des flèches, plantée dans une poutre. La légende raconte que trois voleurs, en essayant de tuer un seigneur de Bologne, ont été distraits par l’apparition d’une prostituée nue à la fenêtre. Ils ratèrent leur cible;).
Le quatrième se trouve sur la Piazza Maggiore. Sous la grande voute du Podesta, entre le Palais qui porte le même nom et le Palais du Roi Enzo, on peut jouer à une sorte de “téléphone sans fil” et parler aux quatre coins de la voute. La personne qui se trouve dans le coin opposé nous entendra.
Après tout, je ne vais pas vous dévoiler tous les secrets de la ville, à vous de découvrir les autres maintenant 😉
se balader dans Le ghetto ebraico, l’ancien quartier juif
les Etats Pontificaux (comme Bologne) contraignaient certaines communautés à vivre dans une partie spécifique des villes à compter de 1556, date à laquelle fut institué le ghetto. Toutes les entrées étaient surveillées et fermées de la tombée de la nuit jusqu’au matin.

Pousser les portes du savoir dans Le quartier de l’Université
Bologne «la savante», a attiré de grands noms: Dante, Pétrarque, Copernic, et plus récemment, Umberto Eco. Aujourd’hui, elle abrite près de 100000 étudiants, soit un quart de sa population.

Les palais ne manquent pas à Bologne, et l’un des plus beaux est le Palais de l’Archiginnasio, ancien siège de l’Université de Bologne, qui se trouve à quelques pas de la Piazza Maggiore. Il est considéré comme le tout premier Palais du savoir. Ses plafonds sont recouverts de splendide fresques, de blasons rendant hommage aux étudiants de l’université et à leur famille. On peut aussi y visiter un ancien théâtre tout en bois datant du XVIIe siècle, ainsi qu’une ancienne bibliothèque (aujourd’hui bibliothèque communale) abritant de rares ouvrages du XVIe siècle.


L’accès au théâtre anatomique et à l’auditoire donnant sur la bibliothèque sont payants (3€), le reste du palazzo est accessible gratuitement.
Découvrir Bologne à travers son histoire
Si vous aussi vous aimez découvrir une ville à travers son histoire, n’hésitez plus – et profitez d’un tour guidé. J’ai l’habitude de visiter les villes riches en histoire à travers des Free walking tour, et encore une fois, je n’ai pas été déçue. Francesca, de Free Walking Tour Italia, nous a donné un très bel aperçu des grands monuments de Bologne, tout en nous contant l’histoire et les légendes bolonaises.
le coin des gourmands
Comment parler de Bologne sans parler de sa gastronomie. Ici, c’est un véritable art de vivre. Si à « Bologna la grassa » et dans toute la région d’Emilie Romagne, le cochon est roi, il est impossible de limiter la cuisine locale à la mortadelle de Bologne et au jambon de Parme. La cuisine d’Émilie-Romagne est l’une des plus riches et des plus réputées d’Italie. Alors je peux vous dire qu’ en a profité! Après tout, qui a dit que c’était un week-end diététique?


Mes bonnes adresses
Bologne est une ville très agréable, vivante de jour comme de nuit, en semaine comme le week-end.
On trouve deux marchés principaux dans le centre de Bologne, le Mercato di Mezzo et le Mercato delle Erbe. Ils proposent de bons produits, une ambiance sympa et un « food court » pour déjeuner sur le pouce.
Le Mercato di Mezzo est situé dans une petite rue animée du Quadrilatero – un quartier vivant à proximité des deux tours. Les étals se trouvent dans la rue aux côtés de fromageries, charcuteries, épiceries… . C’est l’occasion de ramener des produits frais et de qualité comme de la mortadelle, du vinaigre, ou du Parmesan de Parme. Un plaisir dont on n’avait pas envie de se priver !


Ristorante San Pietro: c’est une très belle adresse pour découvrir la gastronomie d’Emilie-Romagne. Tous les plats sont soignés et l’accueil y est très chaleureux.


II Cantuccio : Ce restaurant, situé en plein coeur de Bologne est une adresse réputée pour ses fruits de mer et sa cuisine traditionnelle. Il n’y a qu’une dizaine de table dans ce restaurant tenu par le sosie de Mery Streep (on pourrait même penser que c’est elle qui tient le resto), alors n’hésitez pas à réserver à l’avance!



Il Piatto Rotto: Les restaurants abondent dans le quartier des canaux, et les terrasses font de l’oeil aux passants. Nous avons atterri dans ce petit restaurant au charme de l’ancien et nous y avons dégusté de très bons plats. Primi plati, secondi plati.. difficile de ne pas craquer !


Officine Degli Apuli: Très bon restaurant spécialisé dans les recettes des Pouilles. Les tables en extérieur comme à l’intérieur sont agréables, le cadre atypique, les plats sont assez copieux, avec des produits frais, de bonne qualité. Les pizzas sont très bonnes, en particulier la Faetana.


Franco Rossi: À deux pas de la Piazza Maggiore, à l’ombre des Deux Tours, à Bologne, se trouve le Ristorante Franco Rossi. Une ambiance intime, que l’on retrouve dans ce restaurant traditionnel de cuisine émilienne fondé en 1975. plus de trente ans. Les plats sont simples et la cuisine savoureuse.


Le Arcate: le restaurant est réputé pour ses pizzas au four. Mais leurs pates sont tout aussi succulentes.


comment se déplacer en Emilie-Romagne?
De nombreux châteaux, des villes et villages charmants, une gastronomie savoureuse et des paysages magnifiques. Le train est un bon moyen d’effectuer le circuit suggéré à travers ces deux régions. En effet, les billets sont plutôt bon marché et le réseau de chemin de fer est bien organisé. Les billets peuvent être achetés à l’avance sur les sites Trenitalia ou Omio.
Si vous arrivez en train depuis une autre ville italienne, la gare centrale se trouve à 20 minutes à pied seulement de la Piazza Maggiore.
De nombreuses petites villes et villages méritent le détour en Émilie-Romagne. Parmi eux, Ravenna, la ville aux mosaïques, Parma, célèbre pour son jambon de parme et son parmesan, Modène, connue pour son vinaigre balsamique et ses constructeurs automobiles comme Ferrari, ou encore Ferrara pour son indéniable charme médiéval.


Toutes ces villes se trouvent entre 30 minutes et 1h de Bologne en train. Pour exemple, nous avons dépensé 12 euros A/R pour aller à Ferrara, et 18 euros A/R pour rejoindre Parme.
Et si vous voulez découvrir une toute aussi belle région, il est également très facile de se rendre en Vénétie. Venise ou à Vérone sont également accessible en train depuis la gare centrale de Bologne (1h30 de trajet environ).
Alors, je vous ai mis l’eau à la bouche?;)
j’aime déjà cette ville en lisant ton blog, je n’aurais probablement pas pensé à visiter Bologne mais ça vaut le coup ! merci pour tes secrets, pour tes bonnes adresses je te fais confiance 😉
Tu l’adorerais ! Une ville bourrée de charmes et pleine d’histoire 😉